Ostéomyélites chez les adultes drépanocytaires : étude descriptive en pays à haut revenu - 09/05/19
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
La drépanocytose affecte essentiellement les populations originaires d’Afrique sub-saharienne et du sous-continent indien. L’ostéomyélite (OM) est l’une des principales complications infectieuses chez les patients drépanocytaires, avec une prévalence estimée entre 12 et 18 % dans les pays à faibles revenus, adultes et enfants confondus. Il existe peu de données sur les OM chez les adultes drépanocytaires dans les pays à hauts revenus.
Matériels et méthodes |
Cette étude observationnelle monocentrique a inclus tous les patients suivis dans un centre de référence ayant présenté au moins une ostéomyélite avec documentation microbiologique à l’âge adulte. L’objectif était de caractériser le profil clinique et microbiologique de cette complication.
Résultats |
Dix-sept patients ont été inclus (15/17 (88 %) génotype SS, âge médian au diagnostic de l’OM 23 ans, 7/17 (41 %) femmes, 15/17 (88 %) origine subsaharienne), correspondant à une prévalence dans notre centre de 1,2 % (17/1464). Les patients avaient des antécédents d’infections ostéo-articulaires pour 41 % (4 OM dans l’enfance, 2 arthrites septiques et 1 infection de prothèse). Dans 16/17 (94 %) des cas, l’infection avait débuté alors que les patients étaient dans un pays à haut revenu. Les localisations les plus fréquentes étaient les membres inférieurs (9/17, 64 %) avec des formes multifocales dans 8/17 (40 %) des cas. La documentation microbiologique était obtenue par prélèvement osseux (5/17, 29 % %) ou hémocultures (7/17, 42 %). Les germes les plus trouvés étaient du groupe Salmonella non-typhi (6/17, 35 %) et Staphylococcus spp (5/17, 29 % dont aureus méticilline-sensible (4/5) et epidermidis (1/5)). D’autres agents pathogènes plus rares étaient également mis en évidence (Clostridium difficile, Pantoea agglomerans ou Propionebacterium acnes). L’antibiothérapie était systématique, avec une durée médiane de 90jours, et 9/17 (75 %) des patients ont requis un débridement chirurgical (séquestrectomie ou drainage d’abcès de Brodie). À la dernière consultation de suivi, 3 patients avaient présenté une rechute ou une OM persistante malgré un traitement médico-chirurgical adapté.
Conclusion |
L’épidémiologie des OM dans la drépanocytose diffère entre pays à faibles et hauts revenus : Salmonella non-typhi en Europe et aux USA et Staphylococcus aureus en Afrique sub-saharienne et au Moyen-Orient. Les facteurs de susceptibilité des patients drépanocytaires sont une immunodépression (asplénisme fonctionnel, altération du complément) et les infarctus osseux ou périosté qui font le lit de l’infection. Notre étude trouve une prévalence plus faible et une surreprésentation de Salmonella non-typhi par rapport aux pays à faibles revenus. La porte d’entrée supposée est la translocation digestive, via les micro-infarcissements pariétaux. L’évolution est généralement favorable sans rechute, même en l’absence de prise en charge chirurgicale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 49 - N° 4S
P. S81-S82 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?